
Nous n'avions pas l'intention de trouver un foyer.
Nous pensions que nous ne faisions que passer.
Lorsque nous sommes arrivés à Minorque, nous venions de quitter Santiago, au Chili — traversant des continents avec notre fils âgé de 10 jours, deux filles encore assez petites pour être portées, et nos vies soigneusement emballées dans la mémoire et le mouvement. Ce que nous avons trouvé ici ressemblait d'abord à une pause. Un souffle. Un endroit calme pour se regrouper avec le lancement de notre « start-up familiale ».
Nous ne savions pas encore que c'était plus que cela.
Nous sommes Colby et Brycelaine, tous deux originaires de Californie. Nous nous sommes rencontrés il y a des années à l'Université d'Oxford — une rencontre fortuite qui, comme toutes les bonnes histoires, a tout changé. Depuis, nous avons voyagé à travers le monde, travaillé dans différents pays et fuseaux horaires, construisant une vie ensemble. Nous avons toujours poursuivi un but. Mais Minorque nous a offert bien plus.
Cela nous a donné un sentiment d'appartenance.
Nous sommes tombés amoureux de l'île — pas seulement pour ses plages dignes d'une carte postale ou son calme parfait, bien que ceux-ci soient aussi faciles à aimer — mais pour son rythme. La façon dont la vie ici avance lentement, mais jamais sans but. La manière dont les enfants ne sont pas seulement tolérés, mais accueillis. La façon dont les familles se rassemblent sur la place, les aînés bienvenus à chaque table. Minorque sait comment vous retenir — et comment vous laisser grandir.
Nous n'avons pas reconnu l'endroit — mais plutôt un nom.
Tout a commencé par un nom. Pons. Sur les devantures de magasins. Sur les bus. Sur les panneaux de rue. Un nom qui vivait, à moitié en plaisantant, dans notre propre folklore familial — « nous venons de l'île de Pons, quelque part près de l'Afrique. » Une histoire racontée en passant, sans coordonnées ni carte.
Mais ici, c'était là, partout.
Nous l'avons retracé — non pas avec urgence, mais avec émerveillement. Et dans les archives de l'île, nous l'avons trouvé : Pedro Pons, notre ancêtre. Un homme qui a quitté cette île dans les années 1840 et a navigué vers les États-Unis, où il allait bientôt combattre dans la guerre de Sécession américaine. Et tout à coup, l'histoire s'est refermée sur elle-même.
Cette île où nous étions venus élever nos enfants était la même île où notre famille avait commencé.
Nous élevons notre avenir sur la terre de notre passé.
Dix ans plus tard, Minorque n'est pas seulement l'endroit où nous vivons — c'est une partie de ce que nous sommes. Elle nous a appris à ralentir, à vivre plus doucement, à nous enraciner profondément. Elle nous a montré que la durabilité n'est pas une tendance, mais une valeur. Que la meilleure façon d'honorer un lieu est de le protéger. Que le tourisme doit être humble. Local. Circulaire. Bienveillant.
Et ainsi, nous avons créé Go Menorca. Pas comme un guide touristique, mais comme un geste. Une manière de partager ce que nous aimons — avec soin, respect — avec ceux qui recherchent la magie tranquille de cet endroit.
Nous croyons en le commerce local. En la famille. Au bruissement des oliviers et au retour des martinets chaque printemps. Nous croyons en l'observation attentive. En marcher légèrement. Et toujours en se demandant : De quoi l'île a-t-elle besoin de notre part ?